
À l’heure de clôturer son mandat de directrice générale de l’IMAD et de partir en retraite anticipée, Marie Da Roxa revient sur son parcours et les moments forts qui ont jalonnés sa carrière. Après une formation d’économiste, elle s’est rapidement engagée pour le service public. D’abord en tant que secrétaire générale de département à l’État de Genève, de 1999 à 2010, puis à la direction générale de l’IMAD où elle aura exercé jusqu’en décembre 2025.
Je ressens d’abord une profonde gratitude envers toutes les personnes que j’ai eues la chance de rencontrer dans mon parcours professionnel et en particulier à l’IMAD. J’ai une admiration sincère pour leur engagement à servir au mieux la population. J’ai aussi eu la chance de travailler pour deux thématiques qui me tiennent particulièrement à cœur et me passionnent : le soutien à la communauté et le domaine de la santé. En acceptant la direction générale de l’IMAD, c’était pour moi le privilège et l’opportunité de tout mettre en œuvre pour permettre aux personnes malades, âgées ou vulnérables de rester chez elles, en préservant leur santé, leur qualité de vie et leur autonomie. Le domicile, c’est garder les liens avec ce qui nous est cher, entouré et en sécurité. En tant que proche aidante, je sais à quel point ce soutien est primordial, également pour l’entourage.
Depuis 2010, grâce à la grande compétence des équipes de l’IMAD et à leur génie de proximité, nous avons d’abord professionnalisé, puis transformé et consolidé une institution qui est reconnue pour la qualité de ses prestations. J’aime rappeler que le maintien à domicile est né d’une initiative populaire, se concrétisant par une vision politique à travers la création de l’IMAD, avant de devenir une évidence économique. C’est aujourd’hui un pilier de notre système de santé.
Sa vision a été mon fil rouge. Dès les années 1990, il avait compris qu’un établissement public autonome, ancré sur l’ensemble du canton, serait indispensable pour répondre au vieillissement de la population et à l’augmentation des maladies chroniques. Dans ma fonction, j’ai cherché à traduire cette intuition : développer l’expertise du domicile, renforcer le travail en réseau et en proximité, investir dans la prévention et la promotion de la santé, l’innovation et la formation, tout en restant fidèle à l’esprit du service public. C’est aussi dans cet esprit que nous avons élaboré la stratégie Cap2030+, une stratégie dont la vision portera les actions et les projets de l’IMAD ces prochaines années.
En toute humilité, je retiens plusieurs réalisations complémentaires. D’abord, la transformation organisationnelle de l’IMAD, que nous avons conduite dans un environnement en pleine mutation démographique, sociétale, technologique et financière. Cette transformation a été accélérée par notre arrivée dans les nouveaux espaces de Pont-Rouge qui ont incarnés une étape structurante pour l’institution, également à travers la création du campus de formation pour accompagner l’émergence de nouveaux rôles et métiers et soutenir la relève.
Ensuite, le renforcement des collaborations publiques et privées avec les partenaires du réseau santé-social du canton et les associations, pour faire avancer ensemble une santé mieux coordonnée et mieux intégrée dans la communauté. Je retiens aussi le développement d’une expertise pointue en matière d’hospitalisation à domicile et de soins spécialisés. À l’interne, j’ai toujours cherché à promouvoir une culture d’entreprise positive grâce à la contribution de toutes les collaboratrices et de tous les collaborateurs au développement de l’institution à travers une dynamique collaborative et interprofessionnelle.
Enfin, la gestion de la crise COVID, avec des moments très forts à la fois émotionnellement et professionnellement. En adaptant nos prestations avec une agilité remarquable, nous avons mis en place un rempart très efficace contre l’hospitalisation. La mobilisation exceptionnelle et le courage de toutes nos équipes ont mis en évidence leur professionnalisme, leur engagement et leur solidarité au service de la population, alors qu’ils étaient eux aussi des parents et des proches aidants. Comme j’aime le rappeler, dans toute crise, il y a une opportunité : celle-ci nous a aussi permis de faire mieux connaitre et reconnaitre le rôle et la force de l’IMAD.
Je veux simplement leur dire merci. Merci à ma famille, à mes collègues, à toutes les collaboratrices et tous les collaborateurs de l’IMAD qui gèrent au quotidien des situations souvent complexes avec une grande humanité. Ensemble, à tous les niveaux, ils contribuent au mieux vivre de la population genevoise 7 jours/7 et 24 h/24, en particulier les personnes dont l’autonomie et la santé sont atteintes.
Un merci particulier à chaque membre du Comité de direction sur qui j’ai pu compter pendant toutes ces années. Leur expertise, leur professionnalisme, leur engagement et les valeurs qui les animent ont été inestimables pour moi. L’IMAD peut s’appuyer aujourd’hui sur cette équipe forte et compétente. Leur confiance et leur soutien ont toujours été pour moi des moteurs essentiels. Des mercis particuliers également aux Conseils d’administration qui se sont succédé, aux autorités politiques et sanitaires, aux partenaires du réseau, ainsi qu’aux patientes, patients et proches aidants pour leur confiance et leurs exigences stimulantes.
L’aventure IMAD, c’est pour moi une aventure humaine extraordinaire, qui va bien au-delà de l’engagement professionnel, une aventure remplie de générosité, de partage, de solidarité et de courage.
Je pars convaincue que l’institution est entre de bonnes mains et que la vision du maintien à domicile continuera de se développer, au service de toute la population genevoise. Je profite de cette occasion pour souhaiter une très chaleureuse bienvenue à la nouvelle Directrice générale, Emilia Frangos.